L’Aïdi n’est pas un chien berger, il a pour vocation première de garder et de protéger, souvent avec zèle, la tente et les biens du nomade berbère y compris son cheptel contre les chacals et les autres prédateurs.
C’est un chien primitif à l’intelligence vive et aux instincts intacts.
Il est issu d’une sélection naturelle immémoriale : les chiots qui ont survécu et fait souche sont donc intelligents, agiles, prudents et très solides.
Le grand travail de l’Aïdi est constitué par la garde et la protection des personnes, du bétail et des biens : Il s’y révèle d’une redoutable efficacité. Forgé par des millénaires de sélection et d’utilisation, il connaît son métier d’instinct, et il n’est nul besoin de le lui apprendre.
Quand un voyageur s’approche d’un campement, d’une ferme, d’un douar, ou d’un groupe de bergers surveillant un troupeau, il aura la surprise d’entendre soudain un aboiement rauque et de voir surgir, un chien jailli du sol à quelques dizaines de mètres de lui.
À ce guetteur répondent aussitôt deux, trois, six autres Idan qui paraissent eux aussi nés de la forêt et qui joignent leur voix caractéristique et s’interposent entre l’intrus et le campement.
Si notre homme passe outre, il entre alors dans une deuxième zone, où les chiens vont l’encercler, toujours donnant de la voix, se rapprochant par intermittence et montrant les crocs. L’escorte se fait de plus en plus rapprochée et dissuasive.
Si l’intrus pénètre enfin dans le « sanctuaire » que forme le cercle du campement ou la cour de ferme, et qu’aucune autorité, le fermier ou sa femme, n’est intervenue pour prendre l’arrivant sous sa protection, les chiens passent à l’action, selon leur technique ancestrale du type guerre d’escarmouches.
Les Idan procèdent par attaques tangentielles, surgissant de n’importe où, infligent au passage une morsure rapide, puissante et douloureuse, et se mettent à l’abri très vite en poursuivant leur trajectoire.
Agilité et mobilité les rendent insaisissables. Si l’intrus insiste et que la bataille s’engage vraiment, les chiens en viendront alors à la prise directe, puissante, douloureuse et déclarante de leurs formidables mâchoires. C’est à ce jeu-là qu’ils surpassent les chacals.
L’Aïdi est très attaché à son cercle familial, élargi à la ferme, au campement, ou au village : il connaît chacun des membres de ce groupe humains et animaux, et les respecte suivant la hiérarchie qu’il a établie.
Il protège les enfants, joue avec eux, les câline en les traitant comme ses chiots. La maisonnée forme un tout, la hiérarchie y est respectée comme dans une meute. Les chefs en sont le maître et la maîtresse de maison. Tout intrus, qu’il s’agisse d’un homme ou d’un chien étranger est considéré par les Idan ( les chiens ) comme un danger potentiel et chassé manu militari.
Source :
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